J'avais pas compris...
J’ai pas trop compris quand le chauffeur de bus m’a dit que tout le centre ville était en travaux et que je ne pourrais pas le traverser à pied pour aller à l’auberge de jeunesse.
J’ai pas trop compris quand dans le bus ce monsieur m’a parlé de tremblement de terre.
J’ai pas trop compris pourquoi il y avait autant d’hommes avec des gilets oranges type DDE.
J’ai trop compris non plus quand à l’auberge, la jeune fille de l’accueil m’a dit « jusqu’à dimanche ? 5 nuits ? Vous êtes certaine ? »
Et enfin, j’ai trop compris non plus quand une jeune voyageuse allemande m’a dit qu’elle restait seulement 3 jours que si j’avais prévu de rester 10 jours, c’était une erreur, qu’il n’y avait rien à faire dans la ville, que tous les commerces étaient fermés.
Avec un peu de recul, je dois aussi avouer m’être étonnée que les auberges de jeunesse soient complètes.
Et puis ce matin, j’ai pris la route pour le centre ville, je devais déposer un papier pour pouvoir travailler et ouvrir un compte en banque.
Au début, j’ai été surprise par ces longues et grandes rues… Comme un air de Rimouski… De grandes maisons bordent les rues, on devine de beaux jardins derrières les palissades.
Un peu comme dans toutes les villes de Nouvelle Zélande, les maoris étaient là bien avant tout le monde. Et comme à chaque fois les européens se sont dit qu’ils y seraient bien mieux que les indigènes. Bref, les français avaient bien un peu d’avance mais finalement c’est les anglais qui planteront L’union Jack !
Et pour la petite info, Chritchurch vient du nom du collège d’Oxford où a étudié un des responsables de la colonisation de la Région.
Le centre ville est parait-il magnifique et ses quartiers résidentiels (où se trouve mon auberge) forment un damier constitué de larges avenues et de belles maisons.
J’arpentais donc ces longues avenues en me disant que finalement le centre ville n’était pas si loin quand je vis une route en travaux puis des grillages.
Le quartier semble être en travaux… Il va falloir longer la zone fermée.
En poursuivant mon chemin qui s’allongeait petit à petit, je commence à voir ces maisons cassées et ces hommes aux gilets oranges qui s’agitent.
Au début, je me dit « non ». « Non, c’est pas possible ».
Je suis en train de comprendre.
C’est l’ensemble du centre ville qui est derrière ce grillage et ces routes bloquées. Il y a de nombreuses façades effondrées, tout est en chantier.
Je m’assoie. Tout le centre ville est fermé. Closed.
Le tremblement de terre du 22 février 2011 avait fait des morts et détruit une partie des bâtiments, celui de décembre est subvenu avant que les travaux de réparations du premier soient terminés.
La vision de ce centre ville est assez saisissante, je dois avouer qu’au début j’y croyais pas vraiment. Une image de désolation. Etrange.