Napier, ou l'importance d'en rire !

Voilà presque 3 semaines que j’ai posé mon sac à dos à Napier dans le but de trouver un boulot.

Les premiers jours, j’ai fait le tour des cafés. J’ai un magnifique CV en anglais, un beau sourire et un super accent frenchy mais mon inexpérience en la matière n’a pas joué en ma faveur d’autant que c’est l’hiver ici. Les gens me disaient « repasse en décembre »… Ok... sauf qu’en décembre, je serais plus là.

Puis j’ai contacté les supermarchés, et là on m’a dit « 2 mois… non désolé mademoiselle, vous ne restez pas assez longtemps pour vous intégrer à l’équipe ». Ok, je savais pas que la mise en rayon c’était si compliqué que ça en Nouvelle Zélande.

Je me suis enfin tourné vers le monde agricole… et je me suis rendue compte que les exploitations n’étaient pas en centre-ville ! Ok, j’aurais pu m’en douter.

Bref.

Finalement, au 5^ème jour de mes recherches, j’ai eu un coup de chance (quoi que…)

Joanna (la boss d'un café) a téléphoné à Grant (le manager du backpacker où je fais le ménage) et lui a dit qu’elle cherchait une serveuse. L’après-midi, je rencontrais Joanna et j’avais le boulot.

Je bosse donc dans un petit café du centre-ville. On est deux : Joanna et moi.

Et ce moment, c’est vraiment très calme, on peut pas dire qu’il y a beaucoup de client.

Le point intéressant c’est que mes taches sont très variées : nettoyer la vaisselle et le café (ma principale mission), apporter les cafés, aller au supermarché, aller à la banque, changer des ampoules, demander de la monnaie à l’hôtel d’à côté, au magasin d’en face, à celui de l’autre côté (oui, faut bien changer pour par être trop relou).  Eventuellement prendre les commandes et encaisser.

Au bout d’une semaine, j’ai préparé toute seule le fameux « Backpacker breakfast » composé de toasts, flageolés, saucisses et œuf poché (pour seulement 7 $ !). J’avais un peu la pression, notamment pour l’œuf poché… Bon, de vous à moi, j’ai raté sa sortie dans l’eau et inondée mon assiette toute prête… (Marco !!!! Pourquoi j’ai pas mieux suivi tes conseils la dernière fois que je t’ai vu en faire, Audrey disait « Ha, c’est génial comment tu fais » et tu répondais « Oui, c’est simple »). Ba NON, pas pour tout le monde. Bref, après un court instant de panique, j’ai refait l’opération : l’eau qui chauffe dans la petite poêle, le pain de mie dans le grille-pain, les flageolés dans le micro-onde, les saucisses dans la friteuse… Et ce fichu œuf dans l’eau bouillante. La deuxième était la bonne !

Aujourd’hui, j’ai eu le droit de faire mon 1^er expresso toute seule. Bon, ok, il était pour moi, on sait jamais.  

J'ai par contre oublié de donner la petite fourchette pour qu'une cliente mange sa meringue. Comment ça ? Mais la méringue ça se mange avec les doigts ! C'est bien meilleur ! Non ??, bon ok.

J'ai bien aussi tenté quelques exentricités avec les assiètes et les tasses (type prendre celle qui dorment au fond de l'etagère mais qui sont plus sympas et colorées ou une assiète avec une grosse tomate pour un dessert..). Je crois que ma boss est pas prète encore pour ça...

Je commence donc à avoir un stock d’anecdotes plutôt drôles sur ma nouvelle carrière. Mes devises du moment sont « il vaut mieux en rire qu’en pleurer » et « le ridicule ne tue pas ».

A bosser dans un café, y’a des bons côtés: la rapidité avec laquelle on peut être embauché, on est payé à la semaine, on peut partir du jour au lendemain sans préavis, on a le café gratuit, on peut récupérer les invendus (type plats cuisinés ou cakes un peu trop vieux).

Il y a aussi des inconvénients notables : les horaires varient selon la fréquentation du café et comme on n’a pas de contrat, parfois toutes les heures ne sont pas payées et on peut nous demander de ne pas revenir du jour au lendemain.      

Pour le moment, je fais du ménage au backpacker de 9h à 10h30  et je bosse au café de 11h à 15h.

Au backpacker, c’est sympa. Il y a des personnes un peu atypiques mais attachantes et je rencontre globalement des gens intéressants.

Au café, c’est une autre histoire. J’apprends la patience et à contrôler mes émotions. Je tache d’être la plus efficace possible et de comprendre rapidement (malgré la langue).

Joanna est de bonne volonté, mais parfois j’hésite à téléphoner à « panique en cuisine ». Bref, passons.

Disons que c’est formateur, alors je reste (disons aussi que j’ai pas d’autres pistes pour bosser et que 18h par semaines, c’est mieux que rien).

Mais qui sait de quoi est fait demain…

Ca sera peut être elle qui me demandera de partir.

A suivre !

Quelques photos du backpacker :

Comments

[Jérémy]

ça y est tu es ultrapolyvalente!! Manque plus qu'à faire Accueil de Loisirs dans le café! :)

[Cheb]

C'est quand même souvent que les patrons de la restauration recherchent le mouton à 5 pattes... C'est comme pour Fanny, un débutant ça se forme, ça s'accompagne et ça prend du temps ; eux ils te larguent dans l'bain comme ça, en pensant que tu seras irréprochable, en te payant une misère pcq t'es débutant justement, et après ils gueulent. Manque d'expérience qu'ils osent dire. Alors OK c'est formateur mais te laisse pas faire non plus ma Peg !

Non mais ho..

[Marco]

Tu vois c'est simple au final !!! Toujours la pêche et la motivation. C'est cool Peg, tu es en train de bien réussir ton trip !!!

[milou]

que marco t'avais montré!! la prochaine fois tu prendras des notes! c'est marrant ça mes cop's se mettent toutes à devenir serveuse...