Wwoofing à Auckland, Acte 2 : Chez Jenny et Phillip
Me voilà donc à Karekare en train de nettoyer des vitres.
Après quelques heures à me demander si je pourrais faire du stop pour repartir sur Auckland, je retrouve Jenny.
Il est 17h30, le travail est terminé, elle me montre ma chambre puis la cuisine. Ce soir Lesley n’est pas là donc je dois me servir dans le frigo mais à partir de demain, elle sera là.
Ok, à demain alors.
Ma chambre, minimaliste mais suffisante.
Ma meilleure amie durant les nuits fraiches et humides
Je me pose dans la cuisine, prends un thé et en profite pour questionner quatre jeunes qui terminent leur repas.
« Salut, je viens d’arriver pour du wwoofing, où suis-je ? ».
Il y a Sarah qui vit ici, elle est allemande. Sa hute ( = sorte de petite cabane avec une pièce unique et une cheminée) n’est pas très loin, juste au-dessus de la maison, elle utilise donc la cuisine et la salle de bain de la maison. Elle est arrivée en Nouvelle Zélande il y a deux ans et a demandé sa résidence. Elle est réalisatrice.
Il y a Alex, kiwi, qui a sa hute pas très loin non plus. Lui, il est étudiant.
Et il y a Yana, la sœur de Sarah arrivée il y a 2 mois en NZ et qui envisage, elle aussi, de s’installer ici.
J’apprends dans la foulée qu’il y a 6 ou 7 autres « colocs » qui vivent dans/autour de la maison. C’est une sorte de grosse colocation me dit Alex en souriant.
Ok, c’est un bon début.
Et les propriétaires ?
Jenny est professeure et Phil dirige un établissement privé où l’on enseigne le yoga, les massages, la naturopathie etc (là où a étudié Mary).
Ils sont tous les deux extrêmement occupés. Lui a beaucoup de travail et s’absente souvent. Quant à Jenny, elle gère les travaux d’une nouvelle maison qu’ils viennent d’acheter, elle étudie et elle prépare son énième voyage en Inde.
Ok !
Bon et maintenant, pourquoi y a-t-il des portraits de ce monsieur en robe orange partout ?
« C’est Sai Baba… »
« Il est maori ? »
« Non, il est indien… »
Oui, bien sûr ! (là, j’ai pensé à Qui veut gagner des millions… je choisi l’appel à une amie. Allo, Fan ?!)
« Si tu as été en Inde, tu as du voir des portraits de lui partout. »
Ba non, je ne suis pas allée en Inde…
"Jenny lui vaut un culte, c’est pour cela qu’elle a fait construire le temple et que son portrait est partout. Mais il est mort l’année dernière, donc il n’y aura pas de nouveau portrait" plaisante Alex.
Effectivement.
Après ces quelques précieuses infos, je me sentais déjà plus à l’aise et je me réjouissais de pouvoir discuter avec eux dans les prochains jours. Manque de bol, Alex et Yana sont partis faire de la méditation durant 3 jours et Sarah est allée à Auckland pour faire le montage d’un film.
J’ai donc passé la majeure partie de mon temps avec Lesley.
Lesley c’est une grand maman de 75 piges qui prends soin des wwoofeurs (et des autres locataires). Elle vit aussi ici. C’était un peu mon rayon de soleil. Elle m’a présenté tout le monde, m’a fait faire le tour du domaine, m’a expliqué le travail que je devais faire, a mis mes chaussures au coin du feu pour qu’elles sèchent et elle cuisine comme un chef… Bref, la grand-mère qu’on voudrait tous avoir (et là j’ai pensé à Anne, tu l’aurais adoré !).
Ici, on bosse de 9h à 13h. A pars quelques vitres à nettoyer (celle du temple cette fois-ci), je n’ai quasiment fait que du jardinage. Et il y avait de quoi faire ! Il a tellement plu que les arbres ont grandi très vite cette année.
Les jours où Jenny était absente, les matinées étaient plutôt cool bien qu’un peu longues. J’ai retiré les mauvaises herbes autour de Bouddha, ramassé les feuilles au sol autour de Jésus, coupé quelques branches pour dégager Shiva…
Oui.
Il y a donc un temple universel et j’imagine que notre ami Sai Baba prône quelque chose du genre l’amour universel de tous les Hommes et de toutes les religions. On trouve donc plein de statues différentes dans chaque recoin du domaine.
Les jours où Jenny était là, c’était un peu moins cool. Là, c’était du gros œuvre, qu’il pleuve ou non !
Elagage, plantation, élagage, plantation...
Autant dire que la sieste de l’après-midi était appréciée (de toute manière, y'avait pas grand chose faire et il a plu un jour sur deux).
Je suis restée une semaine à Karekare. Finalement, c’est passé assez vite.
Je n’ai pas beaucoup vu Jenny et Phillip, nos échanges ont donc été limités.J’ai plus eu le sentiment d’être là pour entretenir le grand jardin.
J’ai pas mal discuté avec Lesley qui a été adorable avec moi. .
Le site est splendide mais paumé, une voiture aurait vraiment été utile pour sortir un peu durant les après-midis.
Mary est donc revenue un midi me récupérer. Il y avait avec une jeune fille ; sa nouvelle wwoofeuse.
J’ai salué Phil et Jenny puis j’ai embrassé Lesley et j’ai mis mes clics et mes clacs dans la voiture.
Cette fois-ci je me réjouissais de retourner à Helensville pour une dizaine de jours.
En écrivant cet article, je me suis renseignée sur Sai Baba. C’était effectivement un gourou indien très puissant en Inde qui prétendait accomplir des miracles et être la réincarnation de Shirdi Sai Baba (un autre gourou indien) et par extension de Shiva (un dieu hindou). Il pense en effet qu’il n’y a qu’un seul Dieu pour toutes les religions, et que donc personne ne doit renoncer à la sienne.
Il est adulé par des dizaines de millions d’adeptes mais controversé par d’autres (l’ONU a notamment cessé le soutien de ses projets en 2000). On l’accuse d’être un charlatan et de nombreux abus sexuels. Pas si Peace que ça finalement le monsieur.
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